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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 08:38

Christelle Passebongo: Est-ce que la musique a toujours été une vocation pour vous?

Bertrand Belin: Et bien, ça l'est devenu progressivement. C'était surtout une activité, une rencontre inattendue avec la musique au travers de la guitare. J'ai eu une guitare quand j'étais jeune adolescent et je me divertissais comme on peut se divertir avec d'autres activités. Ça aurait pu me passer mais bon il y a eu une accroche. Ça a été d'un grand secours pour occuper l'adolescence. La musique m'a aidé à passer ce mauvais moment. Seulement après, quand j'ai eu 18-20 ans, je me suis dit que c'était peut-être réalisable de faire quelque chose de plus. Il y avait une sorte de mythologie. J'ai commencé à treize ans, j'en joue toujours maintenant, ça veut peut-être dire quelque chose. J'y crois pas trop en fait à la vocation. On pourrait bien faire d'autres métiers dans la vie. Si ça se trouve, j'aurais été meilleur à autre chose.

 

Marie Ranieri: Est-ce que vous aviez envisagé autre chose?

Bertrand Belin: Quand j'étais collégien et lycéen, j'ai appris le métier d'électricien. Je ne l'ai pas appris parce qu'il me plaisait. Je l'ai appris parce qu'on m'a mis en BEP, dans une orientation comme ça parce qu'il faut remplir les contingents mais j'aurais très bien pu me spécialiser dans ce métier. Pourquoi pas un beau jour fonder une entreprise d'électricité et avoir ma petite camionnette.

 

Daphné Nyassala: Quelles sont vos influences musicales?

Bertrand Belin: Surtout anglo-saxonnes. Elles sont en particulier américaines, des années 50 et 60 avec le rock'n'roll et les grands chanteurs connus que sont Gene Vincent, Eddie Cochrane et Elvis Presley. Et j'aime bien aussi de la même époque le jazz, les grands standards d'Ella Fitzgerald, de Cole Porter et puis la musique plus rurale de l'Amérique de cette époque-là, le bluegrass. J'arrêtais pas d'écouter cette musique-là. Et aussi la musique classique européenne et la musique moderne, de la fin du XIXe au début du XXe siècle. Après, ce n'est pas que j'aime pas, c'est que je connais moins.

 

Magali Ohouens: Pourquoi avoir choisi d’écrire en français ?

Bertrand Belin: J'ai pas choisi d'écrire en français. C’est ma langue. Si je chantais dans une langue étrangère, ça aurait fait l'objet d'un choix. C’est comme si je vous disais pourquoi parlez-vous français ? C’est vrai que l’anglais, c’est la langue des échanges commerciaux. C’est aussi la langue du rock. Mais il faut aussi dire que la plupart des gens ne comprennent rien aux chansons écrites en anglais. Alors que les chansons françaises, tous les Français les comprennent. On peut donc faire passer un message à travers ces chansons.

 

Magali Ohouens: Comment définissez-vous votre style musical ?

Bertrand Belin: On dit que je fais de la chanson française mais pour moi je fais du rock, de la folk-rock inspiré des musiques improvisées, des musiques orchestrales, du bluegrass.

 

Christelle Passebongo: Pourquoi avoir choisi le tire "Parcs" pour ce dernier album?

Bertrand Belin: Traditionnellement, on emprunte le titre d'une des chansons qui sont sur le disque pour devenir un peu l'emblème de l'album, encore faut-il qu'il y ait une chanson qui soit apte à prendre ce rôle-là. Sur la liste de mes titres de chansons de cet album-là, il n'y en avait pas. Il y avait "Pour un oui ou pour un non", "Capucine", "Aller sans but", "Ruines", que des titres qu'il n'aurait pas été très intelligent de mettre en avant. Alors cette fois, je suis allé dans les textes des chansons pour voir s'il n'y avait pas des mots qui revenaient souvent. Je n'ai pas trouvé grand chose, si ce n'est ce mot "parcs" qui revenait à plusieurs endroits. Je me suis  dit, "Tiens c'est un mot qui s'est invité plusieurs fois" donc je me suis dit, pourquoi pas. Ce qui me motivait aussi, c'est que parc, c'est un mot qui n'est pas trop poétique, pas ostentoirement poétique. C'est pas comme si je l'avais appelé "Crépuscule". C'est un terme qui a des atours poétiques assez faciles. Parcs, il a un côté très sec. C'est un mot très ancien qui est très employé dans la poésie de Gérard de Nerval, d'Apollinaire, de Prévert. Et puis, une dernière chose, c'est que l'album, je l'ai enregistré en Angleterre, dans le nord de l'Angleterre et que ce mot a graphiquement un côté transfrontalier. On ne sait pas trop si c'est français ou anglais. D'ailleurs la plupart des gens le prononcent à l'anglaise, ce qui montre à quel point la langue anglaise s'est complètement infiltrée dans nos vies. Je savais que ça allait fonctionner comme ça et c'est aussi pourquoi que je l'ai choisi.

 

Daphné Nyassala: Pourquoi ce choix d'une photo en noir-et-blanc très sobre pour la pochette?

Bertrand Belin: Oui, oui, c'est très sobre. Ça correspond aussi à une sobriété que l'on retrouve dans l'album, telle que je la pratique dans les arrangements, dans la rareté des paroles. Le sens de l'épure est pour moi très important. Avec peu, faisons le plus possible. C'est le reflet d'un trait de caractère que j'ai.

 

Magali Ohouens: Les critiques ont été très positives au sujet de votre dernier album, notamment les Inrock. Comment réagissez-vous ?

Bertrand Belin: Je le prends assez positivement mais avec le sens de la mesure. Je me tiens à l’écart de la critique car il peut y avoir des critiques élogieuses alors que d’autres vous assassinent.

 

Magali Ohouens: Qui a eu l’idée du scénario de votre clip "Un déluge" ?

Bertrand Belin: C’est le résultat d’une idée que j’ai eue et qui a ensuite été prise en main par un réalisateur. L’idée principale, c' était un rapport de force entre un individu et une foule, un peu comme une danse moléculaire. Comme au microscope, une molécule qui se fraye un passage parmi d'autres de façon un peu organisée mais un peu sauvage aussi. Au départ je voulais que ce soit dans un esprit cinéma italien à la Fellini, que se soit quelque chose de sensuel et aussi avec beaucoup d'étrangeté. Mais au final, pour des raisons techniques et de moyens, on a fait plus simple, que quelqu'un cherche quelqu'un d'autre parmi une foule hostile. La scène qui se déroule dans la voiture, c'était aussi pour apporter une image classique du cinéma.

 

Christelle Passebongo: Moi, je voudrais que vous nous disiez quelques mots sur ce single. Pourquoi l'avoir choisi comme premier extrait de l'album?

Bertrand Belin: Pour ça, la raison en est simple. À la radio, il y a une préférence quasi-tyrannique pour les choses joyeuses et au tempo relevé. Donc, plus on a ces deux aspects dans une chansons, plus on a de chance qu'ils la diffusent. Quand on écoute l'ensemble de mon disque et de mon précédent disque, il n'y a pas de chansons vraiment fun quoi et celle-ci, elle a une apparence un peu fun avec la mélodie du milieu. Ça rassure tout le monde. On se dit que ce garçon est joyeux.

 

Marie Ranieri: Quand vous dites, "ce titre a été choisi", cela sous-entend que ce n'est pas le choix que vous auriez fait...

Bertrand Belin: J'ai été sollicité pour prendre part au choix de cette chanson. Je comprends très bien pourquoi ils ont choisi cette chanson. Je pense qu'il y a d'autres chansons sur mes disques qui rempliraient plus cette fonction. Moi, je fais confiance au public beaucoup plus

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